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Voyage au Pays du million d'éléphants

28 février 2012

Clap de fin

Voilà, mon récit arrive à son terme. Nous avons le sentiment d'avoir vécu quelque chose d'intense, d'unique et d'extraordinaire. D'avoir accompli  LE Voyage d'une vie. Nous n'avons pas le projet d'y retourner, ce qui nous a poussé à en savourer chaque instant, même les plus difficiles.

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En partant, je pensais que mes parents étaient le seul lien qui me rattachait au Laos. Je sais maintenant que j'avais tort.

Désormais, lorsque je me regarde dans la glace, je peux voir que, sans le savoir, tout en moi racontait déjà l'histoire de ce pays oublié. Depuis les courbes dessinées par mon prénom, jusqu'à la couleur de mes yeux, de mes cheveux.

J'aime à me dire que c'est le soleil et la terre rouge si caractéristique de là-bas qui a teinté ma peau. Que j'ai hérité de quelques traits du visage de mes grands-parents que je ne connaîtrai jamais.Que c'est ce qui a séduit mon époux. J'espère porter encore en moi tous leurs rêves d'une vie libre, simple et heureuse, même ici, en France. J'aime à croire que ce sont leurs sourires qui ont bridés les yeux de mes enfants. Que quand Liam rira aux éclats dans son sommeil, ce sera parce qu' il reverra en songe, un singe malicieux se balancer sur des lianes à l'ombre des cocotiers et quémander une banane en hurlant...

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Drôle de sensation que de débarquer et d'être accueillie dans une langue que j'entends parler depuis toute petite. De se sentir enfin chez soi et étrangère à la fois. D'imaginer ce qu'aurait pu être ma vie, dans d'autres circonstances.

Voyageurs en transit, nous avons remonté les fuseaux horaires pour poser un temps nos bagages dans un pays sans âge, pauvre aux yeux du monde, mais si riche par ce qu'il a pu nous offrir: des arbres gorgés de fruits étranges et délicieux, des paysages à en couper le souffle, la chaleur de belles et inoubliables rencontres, la générosité d'une famille insoupçonnée qui semble nous avoir attendu toute une vie...

Tout doucement, nous apprenons à nous réapproprier le cours de nos existences. Je ne sais pas ce que l'avenir a en réserve pour moi et ceux qui me sont chers, mais une petite voix me dit 'd'avancer, confiante. Le coeur rempli d'Espoir. Je peux tourner la page. Maintenant, je sais d'où je viens.

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Remerciements:

- A Eric, mon mari, qui a accepté sans broncher les contraintes de ce blog, qui m'a conseillé, relu et sans qui je n'aurai pas envisagé de vivre cette aventure un peu folle!

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- Aux fidèles lecteurs qui m'ont donné tant de plaisir à écrire: merci pour vos encouragements! Merci d'avoir voyagé avec nous! J'espère vous avoir donné l'envie de partir...

- A mes parents.

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22 février 2012

Tracas et surprise!

C'est l'heure du bilan. Demain nous décollons de Paksé pour Bangkok, où nous y passerons 2 nuits avant notre vol retour pour la Suisse, puis vers la France.

Nous avons volontairement mis un frein à notre voyage pour permettre aux enfants de retrouver un rythme plus adapté pour eux, en respectant les heures de siestes et du coucher. Nous avons dépensés nos derniers Kips (15 points au Scrabble Anna ! ) en souvenirs, sins (jupe traditionnelle), coiffure, manucure, massages, glaces...

Liam est sans doute celui qui a le plus souffert du voyage, il a bien perdu 2 à 3kg, en partie à cause de ses coliques provoquées par les changements alimentaires, mais aussi à cause de la perte de ses repères que nous avions mésestimée. Ecoeuré par la nourriture, il refuse désormais de manger du riz (il le recrache), et se contente de grignoter par-ci, par-là. Il n'accepte plus qu'un seul biberon par jour, au lieu de ses quatre qu'il buvait quotidiennement. Il est très pénible, pleurnicheur, et à la fois à bout de forces et de nerfs. Nous sommes très patients avec lui, tant cela nous fait de la peine de le voir si amaigri, mais j'ai hâte de voir la joie sur son visage quand il verra notre voiture ou rentrera chez lui! J'ai promis à son Papy et à sa Mamie de le prendre en photo à ce moment là.

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Jolan a aussi été un grand sujet d'inquiétude tout le long de notre périple. Il a multiplié ses crises d'allergie qui ont atteint leur paroxysme à mi chemin, à Savannakhet, avec un oedème généralisé qui a duré trois jours et trois nuits, et ce, malgré son traitement. Nous nous sommes même arrêté en route pour demander à un habitant la permission de puiser l'eau de son puits pour pouvoir le rafraîchir et diminuer ses démangeaisons. Loin de tout, je me voyais déjà demander un rapatriement sanitaire pour la France! Et ne le dites pas à Eric, mais à deux reprises, j'étais à peu de choses près, prête à lui faire une injection d'adrénaline. Parallèlement il a aussi souffert de nouveaux épisodes de pertes brutales de l'audition, qui l'ont terriblement handicapé. L'ouïe était fluctuante : la reprise des séances de natation à l'école, les trajets en avion, le froid de l'Europe, la chaleur d'ici, la clim, ne l'ont pas aidé. A notre retour, il n'échappera pas à l'intervention chirugicale cette fois-ci (pose de diabolos).

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Mais le plus stupéfiant, reste notre cadette, notre Yuna... Celle qui ne mangeait pas, celle pour qui on craignait le plus un adaptation difficile nous a littéralement scotchés par le naturel avec lequel elle s'est acclimatée au pays. Tout sourire, elle va vers tout le monde avec beaucoup d'aise, nous demande comment dire des mots en laotien, salue tout le monde poliement, rit au éclats, s'endort sans difficulté sur des matelas douteux, utilise des sanitaires miteux sans faire de manière (contrairement à moi, je l'avoue...). Et pour couronner le tout, elle mange comme quatre, et de TOUT ! Ses joues sont toutes rebondies et elle semble plus forte et résistante! Les pieds poussiéreux, se déplaçant avec souplesse dans son petit sin qu'elle a réclamé à corps et à cri et qu'elle ne quitte plus, elle nous a tous franchement impressionnés! Une vraie petite Laotienne, qui a promis à ses nounous de revenir (sans qu'elles le lui aient demandé!) avec son Papy et sa Mamie pour les revoir dans quelques années!!!

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Il me reste un dernier chapitre à écrire sur ce que ce voyage m'aura apporté, ce qu'il m'a révélé, sur moi, sur les autres. J'espère avoir le temps de le rédiger à Bangkok. Je regarde mes enfants endormis, Eric qui somnole à côté de moi. La fin est proche, je le sens. Mais juste un peu encore, profiter de chaque instant, jusqu'au bout...

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22 février 2012

Boloven

Le plateau des Boloven se situe à une cinquntaine de km de Paksé. Un peu en hauteur, l'air y est plus respirable et radicalement plus frais. On y cultive essentiellement du café, excellent selon les spécialistes mais malheureusement cueilli trop tôt par ignorance ou souci de rentabilité. Les enfants ravis, s'improvisent cueilleurs de graines, Liam les cache même dans sa poche et les garde jalousement à l'abri des regards envieux de son frère et sa soeur!

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Avec ses degrés en moins, les rizières s'étendent à perte de vue

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et l'ont peut admirer de magnifiques fleurs, dont cette dernière, qui pousse par grappes et a la particularité de pousser du haut vers le bas (racines en haut!).

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22 février 2012

Cascades

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Les derniers jours au Laos, nous les passons à faire quelques petites excursions pour voir plusieurs chutes d'eau, qui rappellent sans cesse le rôle essentiel que joue le Mékong pour les Lao. C'est LA moëlle épinière du pays, à la fois frontière naturelle, réserve de nourriture, fleuve qui lorsqu'il est en crue arrose les terres assoiffées.

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Les enfants sont ravis d'y faire trempette (dans les eaux calmes bien sûr ! ), ou de payer 50 cents un sac de nourriture pour les énormes poissons chats qui y nagent. Nous organisons nos trois derniers jours avec un pied-à-terre à Paksé : un modeste hotel un cran au dessus des guests houses , mais que nous quitterons sans regret. Papa et Maman dorment chez leur famille, à 3 km de là.

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22 février 2012

Paksé

C'est de cette ville du sud du Laos que sont originaires mes parents. Mon père y a suivi ses études at ma mère y a grandi. Quelle émotion de repasser devant l'ancienne maison de Mamie O, d'imaginer tous mes tontons et tatas s'amuser dans la cour, encore enfants, sans se douter quel avenir dramatique leur était réservé!

Je savais que mes grands-parents maternels étaient d'un milieu aisé, mais j'ai pris la mesure de la réalité lorsque Papa nous a emmené voir l'immense étendue de ses anciennes exploitations. En France, j'entends souvent ma mère soupirer en mangeant n'importe quel fruit: banane, mangue, ananas, mandarine : "Au Laos, ils sont tellement meilleurs, parfumés ! Mon père en faisait pousser dans ses champs ". Son père les cultivait en grand nombre, il avait même sur ses terres un petit village pour y loger sa vingtaine d'employés et leurs familles. En tant que riches propriétaires, ils ont été les premiers lésés lors de l'arrivée au pouvoir des communistes, qui se sont saisis d'une partie de leurs biens, dont la maison destinée à mes parents, fraîchement mariés.

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Peut-être que ma mère ne peut envisager un retour définitif au Laos parce que justement, elle y avait déjà perdu : son statut social, ses richesses... Je ne l'ai jamais entendu se plaindre ou regretter sa vie passée, chose que je ferai sûrement à sa place.

En se promenant dans la ville, Papy (je vous l'avais dit!) est tombé sur d'anciens camarades de lycée, il ne s'étaient pas vus depuis 30 ans, ce qui ne les a pas empêché de se reconnaître! Séquence émotion garantie ! Eux aussi ont émigrés et vivent actuellement aux USA.

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Paksé s'est beaucoup développé mais mes parents arrivent encore à se situer facilement. Ils m'ont montré l'ancienne maison des Christen, de Silvain, le travail accompli grâce SME...La ville me plaît beaucoup plus que Vientiane ou Savannakhet, peut-être par sentimentalisme?... 

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20 février 2012

Paradisiaque

Le jour suivant, après avoir laissé la voiture sur terre, nous posons nos valises à Don Khon, magnifique petite île idyllique, où Eric me fait la surprise d'avoir reservé une chambre dans un hôtel regroupant des studios flottant sur le Mékong. La vue est superbe. 

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L'après-midi nous prenons un tuktuk pour arriver à la pointe sud de l'île dans l'espoir d'apercevoir des dauphins de l'Irrawady, dauphins ayant la particularité de vivre dans les eaux douces, aux nageoires plus courtes et au ventre plus proéminant que ceux que nous connaissons. Du bateau nous scrutons les eaux calmes...

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avant d'en apercevoir une dizaine à quelques mètres de nous. Ils ne font pas de sauts spectaculaires comme leurs cousins, mais remontent brièvement à la surface pour respirer.

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Le bout de terre au loin est le Cambodge! Le spectacle n'en est pas moins magique, et c'est avec ravissement que nous les voyons nager au loin. Notre batelier nous dit que nous avons beaucoup de chance, il faut parfois attendre des heures pour qu'ils se montrent!

Sur le chemin du retourà l'hôtel, nous nous arrêtons voir des chutes d'eau, l'occasion de poser pour une photo de famille!

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Nous regagnons notre chambre pour une nuit magique, bercés par le bruit des vagues, des poissons plongeant dans l'eau, des cris lointains de gibbons et de drôles de chants d'oiseaux... Loin de tout tracas, toute agitation... Le repos, enfin!

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20 février 2012

Repos du coeur

Nous avons continué notre périple aux Quatre Mille Iles (Si Phan Don) que notre guide décrit très justement comme suit : " c'est un monde hors du temps, déconnecté du reste de la péninsule indochinoise [...] qui risque de vous faire perdre l'envie de retrouver votre foyer."

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C'est un archipel d'îles fluviales que l'ont gagne en voiture en prenant le bac avec cinq autres véhicules. Notre première escale est sur l'île de Khong, la plus importante. Les bords de l'île sont destinés aux touristes avec beaucoup de restaurants, échoppes et guesthouses, alors que le centre est principalement occupé par des paysans cultivant les rizières et élevant quelques bétails. Les champs de riz sont d'un beau vert... des vaches et buffles paissent tranquillement...Tout est si calme et si paisible.

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Eric et Jolan font une promenade à vélo (loué 1 euro la journée) avant de crever un pneu et faire 7 km à pieds par 35°! Nous nous régalons de poisson frais, de noix de coco au coeur crémeux à souhait, de jus de canne à sucre fraîchement pressé... Nous goûtons au lao lao (eau de vie locale) réputé pour être le meilleur du pays.

Les enfanst piquent une tête dans la Mékong sous le regard amusé d'autres petits enfants, qui observent ces "falang noy" (petits Français)!

 

 

19 février 2012

Famille

C est avec une certaine lassitude, que, petites, nous ecoutions Papy nous raconter son enfance. Il nous depeignait un tableau miserabiliste digne de Dickens ou Zola. Nous savions sa famille pauvre, mais ce que j ai pu voir a depasse et de loin tout ce que j avais pu imaginer. Les gens vivent du jour au lendemain, dans de simples maisons sur pilotis sans confort ni superflu. Mais ils ont partage avec nous tout ce qu ils avaient ( matelas et couvertures, nos hotes se sont contentes de nattes a meme le sol). Les repas sont simples et ils ont cuisine avec plaisir ce que nous avions apporte de la ville (Mamy savait que sinon nous ne mangerions pas a notre faim).

Eric a ete le premier Francais a dormir dans le village, et les habitants etonnes l ont regarde prendre sa douche (broc d eau tiree du puits) dans le jardin, tout en s extasiant sur la blancheur de sa peau! Pas de toilette, pas d eau courante dans la maison, pas de ramassage d ordures... Ils vivent de leurs recoltes, de l elevage de poules, porcs... Une petite menuiserie vient d ouvrir a proximite et permet quelques travaux journaliers.

Drole de sensation que de rencontrer mes oncles, tantes et cousins, tout aussi intimides que moi. Sachant que je travaillais dans le milieu medical, certains des villageois m ont demande de les examiner (!) pour savoir de quoi ils souffraient. L occasion pour moi de vider ma trousse de pharmacie, un peu prise au depourvu et frustree de ne pas pouvoir les aider plus (un patient tout sourire me decrivant des crises d angor typiques, avec une tension a 19, est reparti avec des conseils dietetiques et du dafalgan!... et mon conseil d aller consulter au plus vite avant de dissequer! Ce que je suis sure qu il ne fera jamais...).

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19 février 2012

A dos d elephant

Nous nous sommes rendus dans un rare village pratiquant l ecotourisme pour faire une balade a dos d elephant. C etait un reel plaisir de voir la complicite entre l animal et son cornac. Il ne faisait aucun doute qu il etait bien traite et surement plus heureux que ses comparses du Parc de la tete d or! La position n etait pas des plus confortables et nous nous sommes ramasses une ondee passagere mais le paysage etait agreable et les enfants ravis! Notre elephant gene par un insecte n arretait pas de souffler du sable avec sa trompe, nous avons meme ete arrose de bave d elephant et croyez nous,  c est tres odorant et plutot collant!!!

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Pour la petite anecdote, un elephant d Asie se distingue des elephants d Afrique non pas par ses yeux brides, mais par ses oreilles plus petites!

 

 

17 février 2012

Bientôt la fin

Nous avons acheté hier nos billets d'avion pour Bangkok que nous regagnerons jeudi 23 février, avant notre vol retour samedi 25. Il nous reste le sud du pays à visiter : le village où a grandi papa, proche du village des éléphants, les Quatre Milles Iles (archipel d'îles fluviales) et le plateau des Bolovens où est produit le meilleur café du monde, paraît-il.

Les enfants (et nous aussi!) commencent à avoir le mal du pays: Yuna me demande souvent quelle heure il est en France et ce que sont en train de faire ses amies. Jolan multiplie les problèmes de santé (allergies, otites...), Eric a perdu du poids et Liam est complètement déboussolé. La fatigue se fait sentir, et c'est à regret que nous allons quitter le confort de notre chambre d'hôtel pour reprendre la route. La distance est petite cette fois-ci: 70 km, mais les routes sont souvent accidentées et il nous faudra probablement 2 à 3 heures pour arriver à destination. Je vais réveiller notre petit monde poura aller au restaurant de l'hôtel : un vrai petit-déjeuner avec du pain et de la confiture! Douce consolation...  

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Voyage au Pays du million d'éléphants
  • Le récit de notre voyage en famille au Laos, ou comment faire découvrir le pays que mes parents ont quitté à leur fille née en France, son époux "au nez long" et leurs trois petits-enfants.
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